Les différents styles de KARATE.
L'île d'Okinawa, île principale de l'archipel des Ryu-Kyu située entre le Japon et la Chine, entretenait, depuis le 10°siècle des relations commerciales avec les Chinois.
Ces relations ont permis des échanges culturels et expliquent notamment l'apport des arts martiaux chinois sur les techniques de combat locales.
Selon les localisations sur l'île, il s'est développé des techniques de combat en rapport avec les populations concernées.
C'est ainsi que s'est développées, au fil des siècles, autour de trois villes, Shuri, Naha et Tomari, trois formes d'autodéfense portant respectivement les noms Shuri-te, Naha-te et Tomari-te.
Ensemble, ces disciplines portent le nom d'Okinawa-Te ou Tode, "La main chinoise".
Du XVII° au XIX° siècle, la pratique de cet art était interdite en raison de l'occupant japonais.
Sokon Matsumura (1809-1896), garde du corps personnel des trois derniers rois d'Okinawa, et entraîneur de leur garde, a permis à cet art de sortir de la clandestinité.
Héritier du Shuri-te, il a créé le Shorin-ryu.
Son principal disciple, Anko Itosu (1832-1916), a développé une véritable pédagogie du Shorin-ryu, en créant notamment les cinq premiers kata de base à partir du kata kosokun dai.
Kanryo Higaonna (1853-1915), originaire de Naha, après avoir étudié en chine auprès du maître de kempo Liu Liu Ko, a développé un style qui se distingue par l'intégration à la fois de techniques go-jo (dur) et ju-no (souple).
Il eu une grande influence sur le style Naha-Te.
Plusieurs écoles ou styles se sont créés au cours du XX° siècle, dont les quatre principaux sont le Shotokan, le Goju-ryu, le Wado-ryu et le Shito-ryu.
A part le Goju-ryu, tous les autres styles sont issus du Shorin-ryu.
Le Goju-ryu trouve son origine dans le naha-te. Il fut fondé par Chojun Miyagi (1888-1953), disciple de Kanryo Higaonna , en 1926. Le Goju-ryu est fortement influencé par les méthodes du sud de la chine, avec notamment une importance donnée au travail de l'énergie interne.
Le Shotokan-ryu a été créé par Gichin Funakoshi (1868-1957) en 1938. Modifié par son fils Yoshita, ce style est considéré comme l'un des plus puissants, en raison notamment des coups de poings directs et des coups de pieds bas.
Le wado-ryu a été créé par Hironori Ohtsuka (1892-1982) en 1939. La particularité de ce style, issu du Shotokan, vise à éviter les coups plutôt que de les bloquer.
Le Shito-ryu a été créé par Kenwa Mabuni (1889-1952) en 1939. Elève de Anko Itosu du Shuri-te et de Kanryo Higaonna du Naha-te, Kenwa Mabuni a créé un style à part, qui n'est pas répertorié comme style traditionnel d'Okinawa.
Le style héritier du Shuri-Te est le Shorin-Ryu (Ecole Shaolin) Sokon Matsumura (1809-1896). Il s'agit d'un style aux distances de combat proches, avec des postures hautes, des positions naturelles et des mouvements courts qui privilégient la vitesse d'exécution. Le Shorin Ryu est le style le plus pratiqué à Okinawa.